L’installation de batteries de stockage domestique est une tendance en plein essor, avec un intérêt croissant pour les énergies renouvelables. Mais avant d’investir dans ce système, il est crucial d’évaluer sa rentabilité.
Les batteries de stockage domestique existent sous plusieurs formes, chaque type ayant ses avantages et inconvénients. Les deux technologies les plus courantes sur le marché résidentiel sont les batteries au lithium et les batteries au plomb.
Les batteries au plomb se déclinent en trois types : ouvertes, au gel, et AGM (Absorbent Glass Mat). Historiquement, les batteries AGM étaient les plus répandues, principalement en raison de leur coût inférieur. Cependant, la technologie lithium gagne du terrain en raison de ses avantages, notamment une densité énergétique plus élevée, un poids plus léger et une stabilité de la capacité énergétique sur plusieurs années pour les modèles haut de gamme.
Parmi les batteries au lithium, la batterie LiFePo4 (lithium-fer-phosphate, ou LFP) est particulièrement populaire. Elle est réputée pour sa sécurité, sa durabilité, sa flexibilité et bien qu’elle ait légèrement moins de densité énergétique, elle est généralement considérée comme plus performante que les batteries lithium-ion classiques1.
Évaluer la rentabilité économique d’une batterie domestique
Deux concepts clés sont essentiels pour évaluer la rentabilité économique d’une batterie domestique : la profondeur de décharge et la durée de vie. La profondeur de décharge indique le niveau maximal de décharge recommandé pour une batterie avant de la recharger. Alors qu’une batterie au plomb ne peut jamais être complètement déchargée sans risquer d’endommager sa durée de vie, les batteries au lithium haut de gamme peuvent en général être entièrement déchargées sans affecter leur durée de vie ou leur capacité de stockage.
La durée de vie d’une batterie, mesurée en nombre de cycles de charge/décharge, varie en fonction de la technologie de la batterie. En règle générale, les batteries lithium offrent un nombre de cycles supérieur et donc une durée de vie plus longue que les autres batteries1.
En prenant en compte le coût total d’une batterie sur 20 ans, qui inclut le coût initial et le coût de remplacement, les batteries lithium apparaissent comme l’option la plus rentable.
Le défi d’Hydro face aux heures de pointe
Hydro-Québec fait face à un défi majeur : le manque de capacité énergétique durant les heures de pointe. Cette situation entrave la capacité des consommateurs à utiliser tous leurs appareils sans risquer des coupures de courant. Cependant, une solution innovante nommée « peak shaving » pourrait changer la donne.
Le concept du « peak shaving » est assez simple. Il s’agit de stocker de l’électricité solaire ou moins coûteuse (hors heures de pointe) dans une batterie de stockage. Pendant les périodes de forte demande, on utilise l’énergie emmagasinée dans la batterie plutôt que de puiser dans le réseau. Les batteries sont ensuite rechargées grâce à l’énergie solaire ou lors des heures creuses, lorsque le coût du kilowattheure est plus bas. Cette méthode permet de réduire la facture d’électricité sans perturber les activités quotidiennes.
Les avantages du « peak shaving » incluent une redondance énergétique automatique en cas de panne, la possibilité de profiter d’un rabais de 30% tout l’hiver avec Hydro-Québec et de rentabiliser les équipements, ainsi qu’une contribution à la réduction de l’empreinte carbone en évitant d’acheter de l’énergie en urgence lors des pics de consommation.
Pour optimiser la rentabilité d’un système hybride, il est recommandé d’opter pour la tarification dynamique de votre fournisseur d’électricité, comme le tarif Flex D offert par Hydro-Québec. Cette option pourrait entraîner des économies significatives.
C’est dans cette optique que Volthium, spécialisé dans l’élaboration de batteries pour systèmes hybrides ou autonomes, travaille en partenariat avec Hydro-Québec. Grâce à la qualité de ses solutions de stockage, Volthium fournit actuellement les batteries de secours pour les tours et les infrastructures de télécommunication d’Hydro-Québec, et collabore avec son département de recherches à Shawinigan.
Mais comment mettre en place le « peak shaving » dans un logement moyen, comme un bungalow ? L’installation nécessiterait l’achat de 20KWH de batteries et d’un onduleur hybride résidentiel de 15KWH. Le nouvel onduleur peut être installé par un maître électricien et pourrait prendre en charge le panneau électrique complet de 200A lors des périodes de pointe, sans nécessiter de sous-panneau électrique. Grâce aux nouvelles technologies, c’est le panneau électrique entier qui est redirigé vers les batteries domestiques lors des heures de pointe, sans que les consommateurs aient à intervenir.
À la fin de la période de pointe, l’onduleur hybride reprend l’alimentation via le réseau Hydro-Québec, et les batteries se rechargent à bas coût (ou grâce à l’énergie solaire). En cas de panne de courant, les batteries prennent automatiquement le relais, assurant une autonomie jusqu’à l’intervention des techniciens d’Hydro-Québec.