
À Montréal, l’art est omniprésent : sur les murs de Saint-Laurent, dans les allées du Mile-End, sur les planchers des tavernes du Plateau. Cependant, il existe un lieu où l’art acquiert une autre dimension : directement sur la peau. Bienvenue au Malandrin, un studio de tatouage à Montréal fondé en 2021, qui a su s’imposer comme une référence incontournable du Plateau-Mont-Royal en l’espace de quelques années.
Encre, effacement, renaissance
Le Malandrin est une espèce unique : une ambiance chaleureuse, une équipe d’artistes au style percutant, et une spécificité qui le distingue — ici, non seulement on tatoue… mais on détatoue aussi.
Forme trad ou néo-trad ?
Le tatouage est une forme de communication, et chaque style présente sa propre nuance. Au Malandrin, tu peux découvrir toutes les variations possibles :
- Le style traditionnel (Joana, Dom) : des lignes robustes, des couleurs vives et des motifs emblématiques. Le type de tatouage qui perdure à travers les décennies sans se démoder.
- Le Marco, un néo-trad : plus complet et détaillé, généralement influencé par le japonais. Idéal pour les œuvres majeures qui narrent une histoire.
- L’exemplaire (Simone, Bobby) : des caractéristiques plus décontractées, parfois épurées, parfois abondantes, comme si un carnet de dessin était devenu animé.
- L’ancienne école (Jessica) : brut, coloré, indémodable, dégageant une ambiance rétro affirmée.
- Le japonais (Marco encore) : dragons, vagues, fleurs — des peintures qui se fondent sur la peau comme une œuvre d’art vivante.
Clairement : chaque artiste possède son propre style distinctif, et tu ne sors jamais avec un tatouage « standard ».

Supprimez pour repartir à zéro ?
On pourrait penser qu’un tatouage est quelque chose de permanent. Cependant, Le Malandrin a choisi de rompre avec ce stéréotype. Le studio offre également des services de détatouage en collaboration avec Felix, un expert en laser. Et ce n’est pas du tout un service marginal : de nombreux clients viennent précisément pour cela.
Parce qu’on a tous connu un moment de vulnérabilité (le tribal des années 2000, le nom de l’ancien partenaire, la photo prise lors d’un festival). Ici, tu as la possibilité de soit effacer totalement, soit atténuer pour préparer une couverture avec un nouvel artiste. C’est la démonstration que le tatouage contemporain n’est plus une fin en soi : c’est une phrase qui peut être réécrite.
| Dimension | Au Malandrin (Plateau-Mont-Royal) | Scène du tatouage à Montréal | Tendances globales | Lecture socioculturelle |
|---|---|---|---|---|
| Philosophie artistique | Le corps comme toile vivante : chaque tatouage est conçu comme une œuvre unique, pensée pour dialoguer avec la peau. | L’art du tatouage est perçu comme un prolongement du street art et de la culture visuelle urbaine. | Les grandes capitales (Berlin, Tokyo, Los Angeles) valorisent de plus en plus le tatouage d’auteur et les compositions conceptuelles. | Le tatouage est devenu un art de narration intime, un autoportrait identitaire. |
| Styles dominants | Trad, néo-trad, japonais et illustratif — une pluralité assumée qui reflète l’éclectisme du Plateau. | Forte hybridation des styles : réalisme coloré, minimalisme, géométrique, influences asiatiques. | Retour du symbolisme et du tatouage spirituel (runes, lignes tribales revisitées). | Le mélange des influences témoigne d’une esthétique mondialisée mais individualiste. |
| Public cible | Jeunes adultes créatifs, souvent travailleurs culturels ou étudiants en art. | Le tatouage n’est plus marginal : il traverse toutes les classes sociales et tranches d’âge. | Croissance du tatouage féminin (60 % des nouvelles clientèles en Amérique du Nord). | Le tatouage devient un outil de représentation sociale et émotionnelle. |
| Détatouage | Service phare de Felix, basé sur la précision laser et la réécriture esthétique. | En pleine expansion, souvent couplé à des projets de « cover-up » artistiques. | Tendance internationale au détatouage partiel pour recomposition visuelle. | Le détatouage traduit une vision évolutive du corps : effacer, c’est aussi créer. |
| Rapport au quartier | Ancré sur Rachel Est, le studio s’inscrit dans la tradition artistique du Plateau. | Montréal voit fleurir des ateliers d’art corporel dans les quartiers culturels (Mile-End, Hochelaga). | Dans d’autres villes, les studios s’ouvrent dans des galeries ou cafés alternatifs. | Le tatouage s’intègre au tissu urbain, devenant un marqueur d’identité locale. |
| Expérience client | Accueil décontracté, musique variée, décor artistique et végétal — une expérience sensorielle. | Les studios misent sur l’expérience humaine : transparence, hygiène, écoute. | Montée des concepts « tattoo & chill » combinant café, art et soins. | L’expérience compte autant que le dessin : c’est une démarche de confiance et de création partagée. |
| Vision du métier | Le tatoueur comme artiste complet, technicien et confident. | Reconnaissance croissante du statut d’artisan et d’entrepreneur créatif. | Vers la professionnalisation mondiale et la création d’écoles spécialisées. | L’art corporel s’institutionnalise tout en gardant sa liberté subversive. |
Un studio qui dégage l’ambiance du Plateau.
En franchissant la porte du 282 Rachel Est, on découvre un lieu qui évoque davantage un studio de création qu’un cabinet médical. Des végétaux, des œuvres accrochées aux murs, une atmosphère conviviale où tu peux échanger, examiner des portfolios et te lancer dès que tu te sens prêt.
Et puisque le Plateau est un lieu d’improvisation, Le Malandrin offre également la possibilité de « walk-in » du mardi au samedi. Tu te fais tatouer, tu t’éclipses après un flash. Aussi simple que cela.
Une nouvelle vague de tatoueurs
La force du Malandrin réside également dans la diversité et la jeunesse de son équipe. Chaque individu apporte une perspective unique à ce métier : Marco et ses fresques néo-traditionnelles, Joana et Dom axés sur l’efficacité du traditionnel, Simone et Bobby dans le style illustratif, Jessica qui maintient vivante la tradition old school, et Sabrina, élève et gérante de boutique qui représente la nouvelle génération.
Cette variété positionne le studio comme un reflet de la scène montréalaise : diversifiée, audacieuse, sans limites
