Depuis quelques années, Montréal connaît un virage écoresponsable qui touche tous les secteurs — y compris celui de l’entretien ménager. Que ce soit dans les bureaux, les commerces, les écoles ou les cliniques, les gestionnaires d’immeubles exigent de plus en plus des produits respectueux de l’environnement, sans compromis sur l’efficacité.
Mais cette transition soulève de nombreuses questions : les produits écologiques sont-ils vraiment aussi efficaces que les solutions traditionnelles ? Sont-ils plus coûteux ? Qu’en est-il de la santé des usagers et du personnel d’entretien ? Ce comparatif approfondi fait le point.
Les grands critères de comparaison
Pour évaluer objectivement les deux types de produits, plusieurs critères doivent être analysés : leur efficacité nettoyante, leur impact environnemental, leur effet sur la santé, leur coût global, leur accessibilité sur le marché, et leur compatibilité avec les matériaux.
Voici un tableau comparatif synthétique des produits écologiques et traditionnels dans le contexte du nettoyage professionnel à Montréal :
Critères | Produits écologiques | Produits traditionnels |
Efficacité | Très bonne sur saleté normale, parfois moindre sur taches tenaces | Très efficace, même sur taches incrustées |
Impact environnemental | Faible, biodégradables, faibles émissions COV | Fort, souvent non biodégradables, polluants |
Santé des usagers | Faible toxicité, sans parfums synthétiques | Risques respiratoires, irritants |
Coût à l’achat | Légèrement plus élevé | Moins cher à l’unité |
Coût à l’usage | Concentrés, donc plus durables | Parfois besoin de plus grandes quantités |
Compatibilité matériaux | Sécuritaire pour la majorité des surfaces | Peut endommager bois, vinyle, inox |
Conformité réglementaire | Certifiés (Ecologo, Green Seal) | Souvent non certifiés |
Ce que dit la législation québécoise et montréalaise
Les produits ménagers vendus au Québec ne sont pas tous soumis aux mêmes exigences. Toutefois, de plus en plus d’institutions — notamment les écoles, les hôpitaux et les bâtiments municipaux — exigent l’utilisation de produits certifiés Ecologo ou Green Seal, reconnus pour leur faible impact environnemental.
Les appels d’offres publics spécifient désormais des critères d’achats responsables. Cette réglementation pousse les entreprises de nettoyage à adapter leur offre, voire à revoir entièrement leur chaîne d’approvisionnement pour répondre à ces exigences.
Le point sur l’efficacité : une idée reçue à déconstruire
Longtemps, les produits dits « verts » ont souffert d’une réputation d’inefficacité. Mais les technologies ont évolué. Les nouvelles générations de nettoyants écologiques intègrent des agents tensioactifs puissants d’origine végétale, des enzymes naturelles, et des agents dégraissants innovants.
Résultat : leur performance est aujourd’hui équivalente à celle des produits traditionnels dans 90 % des usages quotidiens (poussière, graisse légère, traces sur vitres, nettoyage de planchers). Seules certaines tâches très spécifiques — graisses industrielles, moisissures incrustées — peuvent encore nécessiter des produits plus puissants à usage restreint.

Santé et qualité de l’air : l’enjeu invisible mais majeur
Le ménage professionnel, surtout lorsqu’il est réalisé quotidiennement dans des espaces fermés comme des bureaux ou des commerces, a un impact direct sur la qualité de l’air intérieur. Les produits traditionnels libèrent des composés organiques volatils (COV), responsables de troubles respiratoires, de migraines et d’irritations.
Les produits écologiques certifiés limitent drastiquement ces émissions. Ils sont formulés sans ammoniaque, sans parfums de synthèse ni agents corrosifs. Pour les entreprises soucieuses de la santé de leurs employés, ce critère devient prioritaire.
Coût réel : regarder au-delà du prix d’achat
Bien que les produits verts puissent sembler plus coûteux à l’achat, leur concentration élevée (souvent vendus sous forme de capsules ou de bidons à diluer) permet d’en prolonger l’usage. À long terme, le coût par intervention est souvent équivalent — voire inférieur — aux produits standards.
De plus, l’utilisation de produits écologiques peut ouvrir l’accès à certains marchés (bâtiments LEED, certifications WELL, appels d’offres publics), ce qui représente un avantage économique indirect considérable pour les entreprises de nettoyage.

L’adoption en entreprise : une stratégie gagnante
De nombreuses entreprises de nettoyage à Montréal ont entamé leur virage écologique en adoptant une gamme mixte. Elles utilisent des produits écologiques pour l’entretien quotidien (surfaces, planchers, vitres) et conservent certains produits conventionnels, strictement encadrés, pour des tâches ponctuelles.
Ce compromis est une façon réaliste d’intégrer la transition sans désorganiser les opérations ni exploser les coûts. L’enjeu est de bien former les équipes, de choisir les bons produits certifiés, et de revoir les protocoles en fonction de la sensibilité des lieux (garderie, clinique, espace partagé…).
ALORS : faut-il passer aux produits écologiques ?
Oui, et ce pour trois raisons principales :
- Santé : pour réduire l’exposition aux toxines, aux irritants et améliorer la qualité de l’air intérieur.
- Responsabilité environnementale : pour contribuer à la réduction de l’impact écologique de l’entretien.
- Image et conformité : pour répondre aux attentes des clients, des employés et des réglementations en vigueur.
Le nettoyage écologique n’est plus une utopie, mais une norme émergente dans les services professionnels de propreté à Montréal. Bien choisi et bien appliqué, il devient un atout stratégique pour les entreprises du secteur.